ALPHA BLONDY
le rêve américain | ||||
Rencontre de la philosophie rasta et galères en tous genres. |
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Enfin l'American Language Program de Columbia University
Pendant deux ans, le jeune Ivoirien suit ce programme destiné aux étudiants étrangers. En même temps, souvent de nuit, forcément, il enchaîne les jobs alimentaires -il est notamment coursier, à 5 dollars le pli porté. A ce rythme, il tombe bientôt malade. Alors qu'un médecin lui conseille de se reposer, un ami ivoirien, Oullaï Joachim, lui suggère de venir le rejoindre à Waco, au Texas. Seydou arrête les cours et quitte New York, son climat qui peut être si froid et son rythme infernal. |
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De la volaille et des chants sacrés
c'est l'usine de dindons Plantation Food, puis celle de poulets. Mais les abattoirs, cela ne correspond pas si bien que ça au jeune homme qui, à New York, comme la plupart des Africains, évoluait dans les milieux carribéens et notamment jamaïcains : toute la période new-yorkaise a en effet été celle d'une approche de la philosophie rasta, illustrée par le concert donné par Burning Spear en 1976 à Central Park, dont Alpha parle encore aujourd'hui comme d'une date majeure, et en quelque sorte, emblématique. Après les volailles, donc, le jeune Blondy trouve un job chez le plus grand distributeur de musiques chrétiennes du monde. Pour sa part, il continue d'écrire ses titres. |
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En première partie des Sylvesters
Espérant enfin réussir, Blondy quitte le Texas et commence à se produire en première partie des Sylvesters. Il chante ses propres compositions, dont «Burn down the apartheid», «Bory Samory» (publié en 1984 sur « Cocody Rock ») ou «War», de Bob Marley, en français (publié en 1994 sur «Dieu»)... Mais le plus grand espoir du jeune homme repose sur les 8 chansons enregistrées, sous la houlette de Clive Hunt, au studio Eagle Sound à Brooklyn. A l'époque, Clive Hunt a déjà réalisé le 1er album des Abyssinians, travaillé avec Max Romeo et écrit une chanson (Milk and Honey) pour Dennis Brown. Le disque ne voit malheureusement jamais le jour : le réalisateur ayant des problèmes d'argent, il a, dit-on à Blondy, quitté New York pour Londres. Déjà quatre ans passés aux Etats-Unis, sans résultat vraiment palpable : en 1980, Blondy décide de rentrer en Côte d'Ivoire. Peu glorieux, le retour est douloureux. Le rêve américain a tourné au cauchemar. |
«Première chance» | ||||
Du ghetto d'Adjamé - Bracody Bar à «Jah Glory», ou comment l'ami de longue date Roger Fulgence Kassy lui donne sa chance. |
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Blondy retrouve un ami de longue date
En 1981, Roger Fulgence Kassy lui propose de passer dans l'émission qu'il présente à la télévision ivoirienne (la RTI), «Première chance». Les deux hommes se connaissent de longue date. Adolescents, ils se retrouvaient en effet à Abidjan pendant les grandes vacances, au quartier Ebrié, chacun chez son oncle (les deux oncles travaillaient à la Présidence) ; ils ont passé le BEPC la même année. Avant le départ au Liberia, en 1973, c'est d'ailleurs ensemble qu'ils se présentent au concours d'entrée à la RTI. Fulgence réussit, et entre au studio-école de la télévision ivoirienne. Quand Blondy revient des Etats-Unis, Fulgence fait partie de l'équipe du studio 302, dirigée par Georges Benson. |
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«Demain, ta vie va changer»
Il interprète quatre chansons : «Christopher Colombus» de Burning Spear, et trois de ses compositions, «Bintou were were», «Dounougnan» et «The end». «Tu verras, demain, ta vie va changer», avait prévenu Fulgence. Effectivement. Devant l'engouement suscité par le passage à la télévision, Georges Benson propose au chanteur de produire son premier album. Ce sera «Jah Glory», qui sort fin 1982 début 1983. C'est, au grand regret de Seydou Koné, malheureusement trop tard pour faire partager sa joie à sa grand-mère chérie. |
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Aux quatre coins de la planète
à mettre : «Brigadier sabari». La chanson (dont l'intitulé peut se traduire par la supplication «Brigadier, pitié!») dénonce les violences dont la police est coutumière. Le titre fait un tabac en Côte d'Ivoire et dans toute la région. Il accompagne jusqu'à aujourd'hui la riche carrière d'Alpha Blondy, qui compte plus de quinze albums et un nombre incalculable de concerts. Avec son groupe le Solar System, l'artiste se produit en effet aux quatre coins de la planète, portant haut les couleurs de l'Afrique et de son pays, la Côte d'Ivoire. |