PROMOTION MUSIQUE IVOIRE

ARTISTES

Portrait du Pasteur Adjé  

En 1993, il se lance dans la musique pour adorer et magnifier le nom de son divin créateur.Un premier album baptisé « Ma vie » et  voilà « l’homme au chapeau » propulsé sur la scène musicale ivoirienne avec son style de musique chrétienne modernisée.Douze ans de carrière professionnelle, quinze albums, il faut s’appeler Pasteur Adjé Christophe pour le faire !« A notre époque, il n’y avait pas beaucoup de cassettes chrétiennes sur le marché, le besoin se faisait sentir. Mais, aujourd’hui, les jeunes comblent le vide en sortant à profusion. Je préfère donc être dans la lignée des précurseurs de notre musique,dans la peau d’ancien ».En fait, Pasteur Adjé a décidé de donner une nouvelle orientation à sa carrière et à son ministère (celui de la louange) en faisant la navette entre les USA et la Côte d’Ivoire pour partager son expérience de chantre : « J’ai remarqué que la musique chrétienne fait très effet  show, ambiance, ces dernières années. Ce n’est pas mauvais, mais quand la joie n’est pas accrochée par la parole, elle peut être éphémère. Nous, on chantait beaucoup pour toucher les cœurs, évangéliser. On était plus centré sur la Parole ce qui n’est plus souvent le cas aujourd’hui. Or, la base, la particularité de ce que nous faisons, c’est la Parole. L’ambiance n’est pas contrairement à ce qu’on croit aujourd’hui, effet évident de conversion. C’est comme le vin qu’on boit pour oublier les soucis. Quand ses effets disparaissent, les soucis refont surface et on se retrouve face à la réalité. Alors que la parole touche et Dieu l’utilise pour changer les vies. Faisons attention ». Il faut souligner qu'à l'époque,  Pasteur Adjé avait été ouvertement critiqué par ses pairs parce qu'il jouait en boite de nuit ou lors de soirées dites profanes : « Je garde un bon souvenir de cette époque où on était plein de fougue ! C’est vrai, j’ai été incompris. Je composais beaucoup, mais je faisais aussi des reprises pour permettre aux gens d’avoir sur support des titres joués seulement dans les églises. J’ai voulu être le canal par lequel ces chansons sortiraient du cadre de l’Eglise, toucheraient des profanes en jouant dans tous les lieux et je ne regrette pas! »

 

 

 

ALPHA BLONDY

 

De Dimbokro à Monrovia
L'enfance et les années d'apprentissage, en Côte d'Ivoire et au Liberia voisin.
 
Le « parler droit »

Avec son cousin Abou (à g.) et sa grand-mère.
© ABI
Premier fils d'une famille de neuf enfants,
Seydou Koné naît à Dimbokro en 1953.
Elevé par sa grand-mère, le petit garçon
connaît des années heureuses :
portant le même prénom que le grand-père décédé,
il est le « petit mari » de l'aïeule
qui le cajole. Elevé parmi des femmes âgées,
il en apprend notamment
de nombreuses expressions dioula recherchées.
Une règle importe et marquera l'enfant
pour toute sa vie :
il faut « parler droit », ne pas mentir,
quelles que puissent en être les conséquences.
 
Atomic Vibrations à Odjenné

A Abidjan (quartier Ebrié), pendant les vacances scolaires précédant l'entrée en seconde.
© ABI
En 1962, il retrouve sa mère à Korhogo ;
celle-ci l'emmène à Odjenné où son mari
travaille pour la Compagnie française de Côte d'Ivoire,
la CFCI.
Seydou Koné passe dix ans à Odjenné,
où en 1972, il préside la section locale
du Mouvement des élèves et étudiants
de Côte d'Ivoire (MEECI). On l'appelle Elvis Blondy.
La même année, il part suivre sa seconde
au lycée normal de Korhogo.
Elève inscrit à l'internat, l'adolescent forme un groupe
avec ses copains Price (guitare), Pop Touré (batterie)
et Diallo Salia (basse) : les Atomic Vibrations
jouent en matinée les week-ends, pour les beaux yeux
des jeunes filles du Couvent Sainte-Elisabeth voisin...
A force de sécher les cours pour préparer les concerts,
Seydou est, à la fin de l'année, renvoyé du lycée.
 
Plus d'un an à Monrovia

A Monrovia, il rencontre Yapo Philippe, dit Chico, qui chante sous le nom de Soweto Soleil.
© ABI
Désireux d'apprendre l'anglais, il convainc sa mère
(qui lui trouve 25000 F CFA) de le laisser partir,
en auto-stop, pour le Liberia voisin.
En 1973, Seydou Koné est à Monrovia. I
l y reste treize mois, prenant des cours pour maîtriser
la langue des Beatles et donnant des leçons de français.
Mais le jeune homme veut aller plus loin.
Il rentre en Côte d'Ivoire avec l'idée de partir
aux Etats-Unis perfectionner son anglais,
aller à l'université, faire de la musique et créer un groupe.
A l'époque, il a en effet déjà écrit maintes chansons. «Come back Jesus», par exemple, a été écrite au Liberia (le titre sera publié en 1985 sur l'album «Apartheid is nazism»).

  ©alphablondy.info
le rêve américain
Rencontre de la philosophie rasta et galères en tous genres.
 
Enfin l'American Language Program de Columbia University

En 1976, sur le bateau qui va à Staten Island.
© ABI
C'est en 1976 que le rêve devient réalité : Blondy (c'est ainsi qu'il signe les lettres envoyées aux amis restés au pays, surnom qui existe depuis le collège à Odjenné) débarque à New York. Il s'inscrit dans une première école, la Geneva School of busines, où il suit pendant trois mois des leçons d'anglais commercial. Puis il use les bancs du Hunter College pour prendre des cours de langue accélérés et passer avec succès le test qui lui permet enfin de s'inscrire à l'American Language Program de Columbia University.
Pendant deux ans, le jeune Ivoirien suit ce programme destiné aux étudiants étrangers. En même temps, souvent de nuit, forcément, il enchaîne les jobs alimentaires -il est notamment coursier, à 5 dollars le pli porté. A ce rythme, il tombe bientôt malade. Alors qu'un médecin lui conseille de se reposer, un ami ivoirien, Oullaï Joachim, lui suggère de venir le rejoindre à Waco, au Texas. Seydou arrête les cours et quitte New York, son climat qui peut être si froid et son rythme infernal.
 
De la volaille et des chants sacrés

Un jeune homme heureux et plein d'espoirs.
© ABI
A Waco, le compatriote l'aide à trouver du travail :
c'est l'usine de dindons Plantation Food, puis celle de poulets.
Mais les abattoirs, cela ne correspond pas si bien que ça
au jeune homme qui, à New York, comme la plupart des Africains, évoluait dans les milieux carribéens et notamment jamaïcains :
toute la période new-yorkaise a en effet été celle d'une approche
de la philosophie rasta, illustrée par le concert
donné par Burning Spear en 1976 à Central Park,
dont Alpha parle encore aujourd'hui comme d'une date majeure,
et en quelque sorte, emblématique.
Après les volailles, donc, le jeune Blondy trouve un job
chez le plus grand distributeur de musiques chrétiennes du monde.
Pour sa part, il continue d'écrire ses titres.
 
En première partie des Sylvesters

Sur la 5è avenue...
© ABI
Une rencontre lui donne beaucoup d'espoir : celle du Jamaïcain Clive Hunt, qui lui présente The Sylvesters, un groupe formé par une famille de Dominicains qui joue régulièrement dans les petites salles de l'Etat de New York.
Espérant enfin réussir, Blondy quitte le Texas et commence à se produire en première partie des Sylvesters. Il chante ses propres compositions, dont «Burn down the apartheid», «Bory Samory» (publié en 1984 sur « Cocody Rock ») ou «War», de Bob Marley, en français (publié en 1994 sur «Dieu»)...
Mais le plus grand espoir du jeune homme repose sur les 8 chansons enregistrées, sous la houlette de Clive Hunt, au studio Eagle Sound à Brooklyn. A l'époque, Clive Hunt a déjà réalisé le 1er album des Abyssinians, travaillé avec Max Romeo et écrit une chanson (Milk and Honey) pour Dennis Brown.
Le disque ne voit malheureusement jamais le jour :
le réalisateur ayant des problèmes d'argent, il a, dit-on à Blondy, quitté New York pour Londres.
Déjà quatre ans passés aux Etats-Unis, sans résultat vraiment palpable : en 1980, Blondy décide de rentrer en Côte d'Ivoire.
Peu glorieux, le retour est douloureux.
Le rêve américain a tourné au cauchemar.

«Première chance»
Du ghetto d'Adjamé - Bracody Bar à «Jah Glory», ou comment l'ami de longue date Roger Fulgence Kassy lui donne sa chance.
 
Blondy retrouve un ami de longue date

Adolescent, en vacances à Abidjan, chez son oncle gendarme, Seydou Ouattara, au quartier Ebrié.
© ABI
De retour à Abidjan, Blondy habite chez des amis. Il se met à répéter avec des musiciens ghanéens au ghetto d'Adjamé, au Bracody Bar. Désormais, il se fait appeler Alpha, qu'il a ajouté à Blondy en signe d'espoir d'une nouvelle vie, d'un commencement.
En 1981, Roger Fulgence Kassy lui propose de passer dans l'émission qu'il présente à la télévision ivoirienne (la RTI), «Première chance». Les deux hommes se connaissent de longue date.
Adolescents, ils se retrouvaient en effet à Abidjan pendant les grandes vacances, au quartier Ebrié, chacun chez son oncle (les deux oncles travaillaient à la Présidence) ; ils ont passé le BEPC la même année.
Avant le départ au Liberia, en 1973, c'est d'ailleurs ensemble qu'ils se présentent au concours d'entrée à la RTI. Fulgence réussit, et entre au studio-école de la télévision ivoirienne. Quand Blondy revient des Etats-Unis, Fulgence fait partie de l'équipe du studio 302, dirigée par Georges Benson.
 
«Demain, ta vie va changer»

Roger Fulgence Kassy, l'ami des jours heureux et des moments difficiles.
© ABI
En 1981 donc, Ful, comme l'appelle Alpha, lui propose «Première chance». Pour le chanteur qui a bientôt trente ans, c'est plutôt la dernière chance...
Il interprète quatre chansons : «Christopher Colombus» de Burning Spear, et trois de ses compositions, «Bintou were were», «Dounougnan» et «The end».
«Tu verras, demain, ta vie va changer», avait prévenu Fulgence. Effectivement. Devant l'engouement suscité par le passage à la télévision, Georges Benson propose au chanteur de produire son premier album.
Ce sera «Jah Glory», qui sort fin 1982 début 1983. C'est, au grand regret de Seydou Koné, malheureusement trop tard pour faire partager sa joie à sa grand-mère chérie.
 
Aux quatre coins de la planète

Très vite, Alpha Blondy est invité dans les grands festivals. Ici, en Algérie, pour celui de Riadh El Feth (1985), avec la choriste Dan Log (au 1er plan), le roadie Touré Souleymane dit Bobby (assis). Debout à côté d'Alpha, Tonton Bouba, MC des concerts.
© ABI
Sur l'album, un titre que Benson hésite
à mettre : «Brigadier sabari».
La chanson (dont l'intitulé peut se traduire
par la supplication «Brigadier, pitié!»)
dénonce les violences
dont la police est coutumière.
Le titre fait un tabac en Côte d'Ivoire
et dans toute la région.
Il accompagne jusqu'à aujourd'hui
la riche carrière d'Alpha Blondy,
qui compte plus de quinze albums
et un nombre incalculable de concerts.
Avec son groupe le Solar System,
l'artiste se produit en effet
aux quatre coins de la planète,
portant haut les couleurs
de l'Afrique et de son pays,
la Côte d'Ivoire.

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